Quand on me demande mon travail et que j’explique être luthier ou plutôt luthière, il n’est pas rare que ma réponse laisse perplexe.

Une fois établi que, non, mon métier n’a rien à voir avec la lutte gréco-romaine et que, non, je n’y connais rien aux vaches (cf laitier) mes interlocuteurs me posent souvent les questions suivantes :


– C’est un métier rare, non ? Il existe beaucoup de luthiers ?
– Quels bois utilise-t-on pour faire un violon ? Comment est il plié, sculpté, façonné ? De combien de parties est-il constitué ?
– Et Stradivarius, est-ce une marque ? Pourquoi n’arrive-t-on plus à faire d’aussi bons instruments ?
– Pour être luthier il faut être musicien, non ?
– Quels sont les diplômes, les écoles, les formations ? Comment avez-vous appris votre métier ?

C’est à ces questions et à celles que vous voudrez bien me poser que j’essayerai de répondre sur ce blog, parfois directement, parfois en donnant les éclairages de différents acteurs du métier ou d’articles sur ces questions.

Dans un prochain post, j’évoquerai le ou plutôt les métiers de luthier, de la fabrication à l’expertise.

En attendant, vous pouvez déjà trouver des éléments de réponse sur mon blog, ci-dessous quelques liens pour commencer à répondre aux questions suivantes :

– Comment fait on un violon ? : fabrication De combien de parties est-il constitué ?: anatomie

– Quels sont les diplômes, les écoles, les formations ?: Des liens vers les principales écoles de lutherie européennes sont dans l’annuaire

. Comment avez-vous appris votre métier ? : retrouvez mon parcours sur viadeo et un résumé succinct sur la page présentation

N’hésitez pas à ajouter vos propres questions à cette liste !


4 commentaires

Gilles · 22 novembre 2009 à 10 h 37 min

en parlant de stradivarius, j’ai lu un entrefilé dans Sciences et Avenir (ou Vie, je sais plus) sur un champignon qui en attaquant le bois, lui permet d’offrir un son comparable: http://www.24heures.ch/loisirs/vous/champignon-melomane-fort-stradivarius-2009-09-10

    Anaïs Gassin · 22 novembre 2009 à 11 h 44 min

    J’ai entendu parler de ce champignon, en fait ce n’est pas une technique qu’aurait utilisé Stradivari lui-même, mais une technique qui permettrait de vieillir artificiellement le bois afin qu’il ait les même propriétés que le bois qui a 400 ans. Des études démontrent effectivement que le bois subit une dégradation avec l’âge, dégradation qu’on peut obtenir avec ce champigon. Mais ce procédé soulève deux questions :
    – D’une part est-il vraiment prouvé qu’un instrument qui a un bois de 400 ans sonne mieux et si c’est le cas qu’il sonne mieux réellement pour cette raison?
    – D’autre part jusqu’où va ce champignon? N’y-a-t-il pas le risque, comme dans n’importe quel procédé de vieillissement du bois plus classique, d’une fragilisation du bois et donc de l’instrument?

    Quant à l’article sur le site 24heures, il fait des amalgames pas
    possibles : Je ne vois pas pour quoi « les molécules de l’hémicellulose rompues dans les stradivarius » auraient un rapport avec le « bois ayant poussé lentement » en plein «petit âge glaciaire» (de 1550 à 1850 environ) »

    Au sujet du petit âge glaciaire il y a un excellent article de John Topham, spécialiste en dendrochronologie : Stradivari and the ‘Little Ice Age’

    Par ailleurs leur expérience ne me paraît pas très flagrante car sur 5 instruments il y en avait 2 qui avaient subi le traitement et si l’un d’entre eux a eu la faveur des auditeurs le deuxième est passé derrière les autres. Quant au fait qu’un Stradivarius ne soit pas l’instrument préféré, c’est loin d’être la première fois. A ce sujet, il faut lire l’article de James Beament : Smashing the Strad Myth
    J’en publierai bientôt une traduction sur le blog.

    Si tu as ton article sur les champignons sous la main, je veux bien que tu me le fasses lire ou que tu me dises dans quel numéro il se trouve.

    Et merci pour tous tes commentaires!

      Nanne · 24 novembre 2009 à 9 h 37 min

      Bonjour,
      J’ai également lu cet article, que l’on trouve dans le numéro d’octobre ou novembre de S&V.
      Ce procédé qui consiste à faire « moisir » le bois est-il utilisé actuellement en lutherie ou s’agit-il d’un procédé encore expérimental ?

      De toutes manières, l’oreille du luthier dans le choix du bois reste indispensable. On m’en a fait une fois une démonstration, sur des arbres, puis sur les planches (on dit des planches ?) séchées, c’est vraiment très étonnant, certains arbres chantent vraiment !

        Anaïs Gassin · 24 novembre 2009 à 10 h 23 min

        Bonjour Nanne et merci pour ton commentaire.

        S’il on en croit l’article de 24h qu’a cité Gilles, le luthier qui a participé à l’expérience l’utilise d’ores et déjà. Pour ma part je n’ai pas d’autres infos à ce sujet.

        Quant au choix du bois, si l’oreille peut nous donner quelques indices, je pense que la vue retient quand même des critères plus objectifs : Fil du bois, rayons médulaires (que d’autres appellent la maille), régularité de la croissance…

        Par ailleurs une balance, un mètre et une calculette ne sont pas inutiles car il est prouvé que la densité du bois (ou la masse volumique en physique correcte) ont une incidence sur les propriétés acoustiques.

        Bien sûr faire chanter le bois a son charme, mais comment faire une comparaison auditive pertinente quand on a pas deux fonds (ou deux tables) d’exactement la même taille (ce qui n’arrive jamais)?

        J’ai bien l’intention de consacrer une série d’article sur ce sujet passionnant qu’est le bois, car je constate avec bonheur qu’il suscite l’intérêt.

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